Quand les Parisiens aimaient aller à la morgue

Quand les Parisiens aimaient aller à la morgue

Un bien étrange passe-temps

 

Avant que la Tour Eiffel ne soit construite, les Parisiens et les touristes trouvaient bien d’autres sources de distraction pour leurs week-ends ou leurs vacances. Les théâtres, notamment du boulevard du Crime, étaient très populaires, et pourtant la sortie préférée des Parisiens était la visite de la morgue de Paris.

 

La première morgue de Paris

C’est en 1804 que la première morgue de Paris (morgue au sens que nous lui connaissons aujourd’hui) a ouvert à Paris, sur l’île de la Cité. Elle servait à identifier les cadavres de personnes noyées dans la Seine, de victimes de la rue, de suicidés, d’infanticides (comme c’était souvent le cas). Sous prétexte de faciliter l’identification des individus en question, la morgue organisait souvent des expositions des cadavres à travers ses vitrines… et ça attirait de nombreux visiteurs et curieux. Ce spectacle de la mort a duré pendant près de 100 ans et connaîtra son apogée au XIXe siècle.

 

Un divertissement comme un autre

A la Belle-Epoque, Paris est une capitale du divertissement et du loisir, et la Morgue de Paris devient une véritable attraction, tant pour les habitants que pour les visiteurs. La Morgue est même inscrite dans les guides touristiques de l’époque, et attire de nombreux touristes, notamment britanniques. En tout, ce sont près de 40 000 personnes qui viennent assister au spectacle tous les jours.

 

 

Dans la littérature

Dans son ouvrage Thérèse Requin, Emile Zola, en bon maître du naturalisme, parvient à intégrer dans l’oeuvre un fait des plus insolites : les Parisiens de tous âges se précipitaient pour voir les cadavres, mais surtout les assassins eux-mêmes, pour s’assurer que leur victime était bien morte (« Le mari de Thérèse était bien mort, mais le meurtrier aurait voulu retrouver son cadavre pour qu’un acte formel fût dressé »).

 

La morgue sera fermé au début du XXe siècle et transférée au centre médico-légal, où l’accès y sera désormais limité aux seuls membres du personnel de centre).

 

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